Augmentation du nombre de sièges des Conseillers métropolitains à MTPM
- Catherine Daguet

- 11 juin
- 2 min de lecture
TPM va augmenter le nombre de ses conseillers métropolitains de 81 à 89 à l’issue des municipales de mars 2026. Cette hausse, rendue possible par une disposition légale, est justifiée par le président de TPM, Jean-Pierre Giran, comme une mesure d’équilibre territorial visant à mieux représenter les petites communes.
Or, cette décision soulève plusieurs questions.
Une réforme au timing stratégique ?
Officiellement, TPM assure que cette réorganisation n’a aucune visée politique. Pourtant, difficile de ne pas y voir une anticipation des conséquences politiques d’une possible victoire du Rassemblement national à Toulon. En augmentant le nombre total d’élus, le poids de la ville-centre est mécaniquement abaissé dans la majorité métropolitaine : Toulon, qui aurait pesé 34 sièges sur 81 (près de la majorité absolue), ne pèsera plus que 35 sur 89 – soit 10 voix de la majorité absolue, contre 7 auparavant. Autrement dit, même avec un siège de plus, l’influence réelle de Toulon diminue.
Quel intérêt réel pour Carqueiranne ?
À première vue, l’attribution d’un deuxième siège à Carqueiranne pourrait sembler une avancée. Mais dans les faits, la portée de cette évolution est symbolique. Entre 1 élu sur 81 et 2 élus sur 89, le gain d’influence pour notre commune reste extrêmement marginal. Le rapport de force métropolitain, dominé par les grandes villes et les équilibres partisans, ne sera pas bouleversé par cette modification. Ce geste peut donc être perçu comme un affichage plus qu’un réel levier d’action pour les communes de notre taille.
Certes, il sera plus confortable de travailler à deux, notamment pour le suivi des commissions ou des conseils métropolitains , et le ou la maire de Carqueiranne sera ainsi moins seul(e) pour porter les dossiers et représenter la commune dans l’assemblée métropolitaine.
En revanche, si une liste du Rassemblement national venait à remporter les élections municipales à Carqueiranne, cela représenterait immédiatement deux sièges de plus pour une éventuelle majorité métropolitaine du RN. Un scénario qui souligne les enjeux politiques sous-jacents de cette réorganisation, malgré les discours d’apparente neutralité.
Des économies illusoires ?
Enfin, sur le plan financier, l’argument selon lequel cette réforme serait sans surcoût mérite d’être relativisé. Jean-Pierre Giran affirme que l’enveloppe globale des indemnités restera inchangée, entraînant une baisse des montants individuels. Mais en réalité, rien ne garantit que les futurs élus métropolitains respecteront cet engagement. La majorité issue des urnes en 2026 sera parfaitement libre de fixer une nouvelle enveloppe, conforme aux plafonds légaux. Les promesses budgétaires de l’équipe sortante n’engagent en rien leurs successeurs, qui pourront tout à fait réévaluer les indemnités dès le début du mandat.
En conclusion
Sous couvert de rééquilibrage territorial, cette réforme fragilise le poids politique de Toulon dans la Métropole, possiblement pour anticiper un basculement électoral en 2026. Pour les petites communes comme Carqueiranne, le gain en représentation est plus symbolique que stratégique. Et sur le plan financier, l’illusion d’une mesure neutre pour les finances publiques repose sur une hypothèse qui ne pourra être vérifiée qu’en mars prochain.
Retrouvez l'article de Var matin ici Pourquoi le nombre de sièges à TPM va augmenter - Var-Matin





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